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Face à une patiente qui se plaint de règles douloureuses, de fatigue ou de troubles du cycle, comment savoir si l’on est face à une endométriose, un SOPK… ou un peu des deux ?

Le diagnostic est souvent long et complexe, surtout à la périménopause où les symptômes se croisent. Pourtant, poser les bonnes questions et orienter rapidement peut changer la trajectoire de prise en charge.

Chez Simplycure, nous savons combien l’errance diagnostique peut freiner la prise en charge. Ce guide pratique et complet vous aide à poser rapidement les bons jalons entre endométriose et SOPK, pour accompagner au mieux vos patientes.

1. Différences principales entre endométriose et SOPK : tableau récapitulatif

Pour vous aider à faire la part des choses rapidement en cabinet, voici un aperçu des principales différences entre endométriose et SOPK.

Ce tableau synthétise les enseignements du webinaire organisé par Simplycure en partenariat avec le laboratoire MiYé, expert de l’équilibre hormonal féminin.

Critères

SOPK 

Endométriose

Nature du trouble

Déséquilibre endocrinien

Maladie inflammatoire chronique

Douleurs pelviennes

Peu fréquentes en dehors de complications

Très fréquentes, souvent cycliques et invalidantes

Troubles du cycle

Cycles irréguliers, aménorrhée, cycles longs

Règles très douloureuses, flux abondants

Fertilité

Difficultés d’ovulation (anovulation)

Infertilité mécanique liée aux adhérences

Aspect cutané

Acné, pilosité excessive (hirsutisme)

Peu de signes cutanés typiques

Troubles digestifs

Rarement présents

Fréquents : ballonnements, douleurs intestinales

Fatigue chronique

Courante, souvent liée aux déséquilibres métaboliques

Présente, majorée par la douleur chronique et l'inflammation

Autres signes associés

Surcharge pondérale fréquente, insulinorésistance possible

Douleurs lombaires, douleurs pendant les rapports (dyspareunie)

 

2. Endométriose ou SOPK : repérer les symptômes en cabinet

En cabinet, certaines patientes racontent leur cycle, d’autres leur douleur, d’autres encore leur fatigue ou leur peau.

Mais quand les symptômes se recoupent et brouillent les pistes, c’est souvent l’anamnèse fine et ciblée qui fait toute la différence.

Pas besoin de multiplier les examens trop tôt : un bon repérage clinique permet déjà d’orienter l’accompagnement, et parfois d’éviter plusieurs années d’errance médicale.

Endométriose : ce que disent les douleurs 

Le symptôme cardinal, c’est la douleur – intense, cyclique, souvent invalidante. Et pas seulement pendant les règles.

Points de vigilance à l’interrogatoire :

  • Douleurs pelviennes cycliques, irradiant vers les lombaires ou les jambes, souvent décrites comme “profondes”, “brûlantes”, “étranges”.

  • Dyspareunie (douleurs pendant les rapports), parfois tues pendant des années. Fréquente dans les formes profondes ou rétro-cervicales.

  • Troubles digestifs cycliques : ballonnements, douleurs à la défécation, diarrhées péri-menstruelles. Ces signes peuvent faire suspecter une atteinte digestive ou une endométriose pelvienne postérieure.

  • Ménorragies : règles très abondantes, qui s’accompagnent parfois de caillots, de malaises vagaux ou de fatigue post-menstruelle majeure.

  • Fatigue chronique, souvent multifactorielle : douleur, inflammation de bas grade, troubles du sommeil liés aux douleurs nocturnes.

🧠 À garder en tête : les lésions d’endométriose peuvent être invisibles à l’échographie et mal corrélées à l’intensité des douleurs. L’écoute de la patiente reste un outil diagnostique majeur.

 

SOPK : des symptômes discrets mais cumulatifs

Le SOPK se manifeste moins par la douleur que par des signes endocriniens progressifs, souvent banalisés, et parfois invisibles.

Points de vigilance à l’interrogatoire :

  • Troubles du cycle : aménorrhées intermittentes, cycles longs (>35 jours), spottings. La patiente peut évoquer un « cycle irrégulier depuis toujours ».

  • Signes d’hyperandrogénie :

    • Acné persistante, surtout mandibulaire ou dorsale, peu réactive aux traitements classiques.
    • Pilosité excessive (hirsutisme) sur les zones “masculines” : menton, ventre, aréoles.
    • Alopécie androgénétique débutante (cheveux qui s’affinent au niveau de la raie centrale).

  • Prise de poids inexpliquée ou résistance à la perte de poids, malgré un mode de vie équilibré.

  • Fatigue chronique, parfois liée à une insulinorésistance silencieuse : fringales sucrées, coup de barre post-prandial, troubles de concentration.

  • Troubles de l’humeur ou anxiété fréquente, souvent négligés mais très fréquents dans les formes hyperandrogéniques.

🧠 À garder en tête : une patiente peut présenter un SOPK sans surpoids, sans acné ni hirsutisme. Ce sont les accumulations subtiles de signes qui doivent alerter.

 

3. Approche diagnostique : quels examens demander et quand ?

Faire la différence entre endométriose et SOPK ne repose pas uniquement sur les imageries ou les bilans hormonaux.

Une orientation clinique bien posée dès la première consultation permet de cibler les bons examens, et d’éviter d’emblée les explorations coûteuses, invasives… ou à faible valeur ajoutée.

 

Endométriose

SOPK

Examen clinique

Douleurs cycliques, dyspareunie, troubles digestifs péri-menstruels

Cycles longs/irréguliers, acné, hirsutisme, fatigue chronique

Échographie pelvienne

Souvent normale si formes profondes ou rétro-cervicales

Aspect multifolliculaire possible (“collier de perles”)

IRM pelvienne

Utile en seconde intention (atteintes digestives, ligamentaires)

Pas systématique

Laparoscopie

Gold standard si besoin de confirmation ou suspicion de formes complexes

Non indiquée

Bilan hormonal

Pas systématique (mais utile en cas de doute diagnostique ou comorbidités)

Diagnostic basé sur la réunion d’au moins 2 critères sur 3 :
• Troubles du cycle
• Hyperandrogénie clinique ou biologique
• Ovaires polykystiques à l’échographie.
+ Bilan d’insulinorésistance souvent pertinent

Autres examens complémentaires

Selon atteintes : coloscopie, uroscanner, examens digestifs ciblés

Bilan métabolique : glycémie, lipides, périmètre abdominal, tension artérielle

 

Quand les deux maladies coexistent

Endométriose et SOPK ne sont pas mutuellement exclusifs.

Certaines patientes présentent des critères diagnostiques croisés, avec des douleurs cycliques associées à un profil hormonal perturbé.

Dans ces cas :

  • L’accompagnement doit être personnalisé, symptomatique et progressif.
  • Il faut particulièrement veiller à l’hygiène de vie, au soutien émotionnel, et à une approche pluridisciplinaire.
  • L’écoute clinique prime sur la normalité des examens.


4. Adapter l’accompagnement : conseils pratiques selon le profil clinique

Entre endométriose et SOPK, l’approche d’accompagnement diffère nettement.

Si la prise en charge conventionnelle reste indispensable dans certains cas, l’ajustement du mode de vie et des apports micronutritionnels peut faire une réelle différence au quotidien .

Voici un aperçu synthétique des axes prioritaires, pour accompagner au mieux vos patientes.

Axes prioritaires

Endométriose

SOPK

Réduction de l’inflammation

Alimentation anti-inflammatoire (oméga-3, légumes, peu de sucres rapides), éviter les perturbateurs endocriniens

Alimentation équilibrée à IG bas pour limiter l’inflammation de bas grade

Soutien hépatique

Plantes douces pour le foie (romarin, desmodium), sans effet “détox” trop brutal

Moins central, mais attention au métabolisme hépatique en cas de complémentation

Gestion du stress

Pilier fondamental : stress = douleur ↗️ ; adaptogènes doux (ashwagandha, mélisse), sommeil réparateur

Stress = épuisement surrénalien ; travailler rythme de vie, cortisol, magnésium, sommeil

Soutien hormonal

Viser un équilibre naturel sans phytohormones : modulation inflammation et œstrogènes circulants

Travailler sur l’axe insuline-ovulation, limiter les pics de LH, soutien du terrain métabolique

Compléments clés

Antioxydants (bardane, romarin), oméga-3, magnésium selon profil

Myo-inositol, chrome, acide alpha-lipoïque, magnésium, griphonia, safran

À éviter

Phytohormones suspectées (soja, trèfle rouge…), huiles essentielles mal dosées, détox violentes

Idem : phytohormones non encadrées, perturbateurs endocriniens, approches trop “hormon-like”

 

💡 Note clinique :

L’ensemble de ces pistes sont inspirées du webinaire Simplycure avec le laboratoire MiYé et peuvent être proposées sans risque en première intention, notamment en cas d’errance diagnostique.

Tous les compléments évoqués sont sans phytohormones suspectées, bien tolérés, et pensés pour être compatibles avec une prise en charge classique ou hormonale.

5. Trois profils types pour affiner l’orientation clinique

Loin des schémas figés, chaque patiente présente une combinaison unique de signes et de symptômes.

Ces profils cliniques simplifiés permettent de mieux visualiser certaines configurations fréquentes en cabinet – et d’adapter immédiatement les conseils d’accompagnement, sans attendre les résultats d’examens.

Profil 1 : Endométriose profonde à tropisme digestif

Profil : patiente de 36 ans, cycles réguliers mais douleurs pelviennes majeures, troubles digestifs péri-menstruels, dyspareunie importante. Cadre en activité, exprime un retard de diagnostic malgré des symptômes présents depuis plusieurs années.

Orientation clinique : endométriose profonde à tropisme pelvien et digestif.

Axes d’accompagnement :

  • Réduction de l’inflammation systémique : alimentation anti-inflammatoire (oméga-3, fibres végétales, suppression des produits ultra-transformés).

  • Soutien hépatique : drainage doux du foie pour améliorer l’élimination hormonale et limiter la congestion.

  • Compléments adaptés :
    • Adaptogènes doux (ashwagandha, mélisse) pour réduire l’impact du stress chronique sur la douleur.
    • Oméga-3 d’origine végétale riches en EPA/DHA pour moduler l’inflammation.
    • Antioxydants ciblés (romarin, bardane) pour protéger les tissus et soutenir les voies de détoxification.

Profil 2 : SOPK métabolique classique

Profil : patiente de 24 ans, IMC 27, cycles espacés (45–60 jours), acné persistante depuis l’adolescence, antécédents familiaux de diabète de type 2. Étudiante stressée, préoccupée par son apparence et une prise de poids récente.

Orientation clinique : SOPK à dominante métabolique.

Axes d’accompagnement :

  • Objectif glycémique clair : alimentation à IG bas, fractionnement des repas, focus sur la satiété.

  • Gestion du stress : amélioration du sommeil, techniques douces (cohérence cardiaque, méditation courte).

  • Compléments adaptés :
    • Magnésium biodisponible pour moduler le stress et améliorer la sensibilité à l’insuline.
    • Safran et griphonia pour réguler les fringales et soutenir l’axe neuroendocrinien.

Profil 3 : Trouble mixte SOPK + endométriose

Profil : patiente de 41 ans, cycles irréguliers (35–45 jours), douleurs pelviennes cycliques, fatigue chronique, ballonnements péri-menstruels. En périménopause, IMC normal, mais terrain familial de troubles hormonaux et d’endométriose.

Orientation clinique : trouble mixte SOPK + endométriose.

Axes d’accompagnement :

  • Approche croisée glycémie + inflammation : alimentation IG bas & anti-inflammatoire, riche en végétaux et acides gras essentiels.

  • Soutien hépatique modéré : pour améliorer l’élimination hormonale sans majorer la fatigue.

  • Hygiène du stress renforcée : rythme veille/sommeil + exercices doux + moments de récupération.

  • Compléments adaptés :
    • Magnésium pour la gestion du stress & de la glycémie.
    • Adaptogènes doux pour mieux stabiliser l’axe hormonal.
    • Oméga-3 végétaux pour contrôler l’inflammation systémique.
    • Antioxydants spécifiques pour protéger les tissus et soutenir le foie.

Conclusion : mieux repérer pour mieux accompagner

Savoir distinguer endométriose et SOPK dès les premiers échanges cliniques, c’est avant tout raccourcir l’errance médicale, mieux cibler les examens, et adapter rapidement les conseils donnés aux patientes.

Mais au-delà des diagnostics, chaque femme porte une histoire hormonale singulière – qui mérite une écoute fine, des repères clairs, et des réponses sur-mesure.

Chez Simplycure, nous sommes convaincus que l’accompagnement thérapeutique commence par des outils concrets et fiables pour les praticiens.

Ce guide a été conçu exactement pour cela : vous aider à affiner l’observation clinique, et mieux soutenir celles qui en ont besoin. Espérons qu’il vous sera utile, à vous et vos patientes !

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Intervenant : Admin
2 sept. 2025 10:16:53