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Mitochondries et alimentation : comment soutenir l’énergie cellulaire ?

Rédigé par Admin | 9 sept. 2025 13:18:08

Fatigue inexpliquée, stress chronique, post-Covid traînant… Ce type de tableau clinique oriente de plus en plus vers une piste souvent sous-estimée : la sphère mitochondriale.

Et côté patients, les questions fusent en consultation : Que manger pour retrouver de l’énergie ? Quels compléments sont vraiment utiles ?

Petit tour d’horizon clinique et nutritionnel du soutien mitochondrial – synthétisé à partir des travaux de Sarah Bredon (Oreka Formation), que vous pouvez retrouver via notre webinaire SimplyCure sur la mitochondrie et l’alimentation.

1. Quand penser à la sphère mitochondriale ?

Avant même de parler alimentation ou compléments, encore faut-il savoir repérer les contextes cliniques dans lesquels une dysfonction mitochondriale peut être en jeu.

Chez l’adulte, plusieurs tableaux typiques doivent vous alerter :

  • Fatigue chronique persistante, non soulagée par le repos ou le sommeil
  • Asthénie post-infectieuse (notamment post-Covid) ou convalescence anormalement longue
  • Burn-out, épuisement professionnel, difficultés à “remonter la pente”
  • Syndrome de fatigue chronique (SFC) ou fibromyalgie, souvent associés à un stress oxydatif élevé
  • Troubles digestifs chroniques, en lien avec une perméabilité intestinale ou une dysbiose tenace
  • Plaintes cognitives modérées : troubles de la concentration, de l’attention ou du “clarté mentale”

Dans ces contextes, on peut suspecter une fatigue cellulaire : les mitochondries tournent au ralenti, la production d’ATP ne suit plus, et les systèmes de défense antioxydante sont dépassés.

C’est là que la nutrition ciblée et les bons compléments entrent en jeu : pour relancer l’énergie, restaurer l’équilibre redox, et redonner aux cellules les cofacteurs dont elles ont besoin pour faire leur travail.

2. Nutriments mitochondriaux essentiels (à visée alimentaire ou complémentaire)

Pas de soutien mitochondrial sans une base nutritionnelle solide.

Certaines molécules jouent un rôle central dans la production d’ATP, la régulation du statut redox et le fonctionnement enzymatique intracellulaire. 

Et si l’alimentation permet souvent de couvrir ces besoins, une complémentation peut s’avérer utile en cas de carence ou de surcharge métabolique.

Principaux nutriments mitochondriaux :

Nutriment

Rôle

Sources alimentaires

Vit. B1/B2/B3/B5

Cycle de Krebs, chaîne respiratoire

Légumineuses, céréales complètes, œufs

Magnésium

+300 réactions métaboliques, ATP

Cacao, oléagineux, légumes verts

Zinc

Cofacteur ATP, antioxydant

Huîtres, noix, œufs

Fer / Cuivre

Transporteurs de la chaîne respiratoire

Foie, fruits secs, chocolat noir

CoQ10

Transport des électrons, protection membranes

Poissons gras, abats, huile de colza

Acide alpha-lipoïque

Interface entre glycolyse et Krebs

Brocolis, épinards, pommes de terre

 

En pratique, ces éléments peuvent être apportés via des compléments (formes bioactives ou liposomées de préférence) dans une logique de cure courte – en général 6 à 12 semaines, notamment en phase d’épuisement ou de récupération post-infectieuse.

3. Mitochondries et alimentation : les bonnes pratiques à transmettre en consultation

Quand l’énergie flanche, pas de solution miracle : il faut d’abord s’assurer que le terrain nutritionnel est suffisamment solide pour accueillir une supplémentation efficace.

Sarah Bredon le rappelle dans le webinaire SimplyCure : une cellule mitochondriale fatiguée ne peut pas faire grand-chose si elle n’a ni le bon carburant, ni les bons outils pour transformer ce carburant.

La mitochondrie dépend donc autant de ce que le patient mange… que de la façon dont il s’alimente.

Voici quelques pratiques-clés à explorer en consultation :

  • Limiter les apports excessifs – même en “bons” gras : la suralimentation chronique freine la biogenèse mitochondriale via l’activation de l’AMPK.

  • S’assurer d’une bonne tolérance digestive : une alimentation équilibrée ne suffit pas si des carences d’absorption persistent (B2, magnésium, fer…).

  • Réduire les sources d’agression mitochondriale : alcool, métaux lourds, cuisson à haute température, stress chronique…

  • Adapter les apports glucidiques pour éviter les à-coups énergétiques : privilégier un index glycémique bas, réparti sur la journée.

    À noter : un régime cétogène (faible en glucides, riche en lipides) bien conduit peut stimuler la biogenèse mitochondriale, mais il doit être utilisé avec prudence – surtout en cas de stress oxydatif élevé, d’inflammation ou de terrain fragile.

4. Cas concrets : que conseiller au patient ?

En consultation, ce sont souvent les petits ajustements ciblés, progressifs, cohérents, qui font la différence sur le terrain mitochondrial.

L’essentiel, c’est donc d’adapter la stratégie au profil clinique – en ciblant les bons leviers au bon moment.

Voici trois tableaux typiques et les approches que vous pouvez mettre en place en pratique :

Cas 1 – Fatigue chronique, stress, troubles du sommeil

Profil : femme 38 ans, rythme pro intense, sommeil non réparateur, fatigue persistante malgré un bilan biologique normal. Alimentation globalement équilibrée.

Objectifs : restaurer l’énergie cellulaire, soutenir l’axe neuro-mitochondrial, réguler le cortisol.

Levier nutritionnel :

  • Stabiliser les apports glucidiques (index glycémique bas, repas réguliers)

  • Réduire les excitotoxines : café, sucre, ultra-transformés

  • Augmenter les apports en magnésium, B6 et tryptophane

Complémentation ciblée (cure 6 à 8 semaines) :

  • Magnésium bisglycinate (200–300 mg/j)

  • Vitamines B1-B6-B12 en cofacteurs du cycle de Krebs

  • CoQ10 ubiquinol (100 mg/j) si fatigue physique dominante

  • Plantes adaptogènes mitochondriales (ex : rhodiole, éleuthérocoque)

Cas 2 – Post-Covid long ou convalescence post-infectieuse

Profil : homme 52 ans, asthénie persistante, essoufflement, sensation de “brouillard mental”. Retour progressif au travail difficile.

Objectifs : soutenir la respiration cellulaire, relancer la production d’ATP, moduler le stress oxydatif.

Levier nutritionnel :

  • Augmenter les apports en protéines de qualité et fer héminique

  • Modèle alimentaire de type méditerranéen anti-inflammatoire

  • Supplémenter si perméabilité intestinale suspectée (glutamine, zinc, curcumine)

Complémentation ciblée (cure 8–12 semaines) :

  • Fer + cuivre si bilan carencé (formes bisglycinées ou liposomées)

  • Acide alpha-lipoïque (100–200 mg/j) : soutien équilibre redox + métabolisme énergétique

  • CoQ10 (100–200 mg/j) et L-carnitine (500–1000 mg/j)

  • Vit. D + K2 en fond si carence connue

Cas 3 – Troubles cognitifs légers, baisse de concentration

Profil : femme 61 ans, oublis fréquents, fatigue mentale en fin de journée, sommeil perturbé. Bilan neuro normal, mais gros stress chronique.

Objectifs : soutenir la fonction mitochondriale cérébrale, améliorer la plasticité neuronale, diminuer l’inflammation silencieuse.

Levier nutritionnel :

  • Rééquilibrage acido-basique (moins de sucres, plus de végétaux colorés)

  • Acides gras essentiels (EPA/DHA + omégas végétaux)

  • Alimentation anti-inflammatoire (curcuma, légumes verts, fruits rouges)

Complémentation ciblée (cure 2–3 mois) :

  • Crinière de Lion (Hericium erinaceus) (1–2 g/j) : stimule la production de NGF (Nerve Growth Factor), un facteur de croissance impliqué dans la régénération des neurones et la plasticité cérébrale.

  • CoQ10 (ubiquinol) + magnésium : soutien énergie mentale

  • Complexe B (B1, B3, B6, B9, B12) pour les cycles cognitifs et émotionnels

Mitochondrie & alimentation : des leviers simples, concrets, efficaces

Prendre en compte la santé mitochondriale, c’est ouvrir une porte de plus vers une meilleure compréhension des états de fatigue persistante, de récupération difficile ou de vulnérabilité au stress.

L’axe mitochondrie-alimentation propose des leviers simples et puissants à activer en cabinet : correction de carences, micro-nutrition ciblée, alimentation anti-inflammatoire…

Même sans protocole complexe, des ajustements ciblés peuvent suffire à relancer l’énergie, améliorer la récupération et restaurer un équilibre durable dans le quotidien de vos patients.

Chez SimplyCure, on vous aide à identifier ces bons leviers – avec des ressources cliniques fiables, des conseils pour les praticiens, et une approche personnalisée du complément.

Besoin d’approfondir certains cas cliniques ou de structurer une stratégie complémentaire ? Contactez-nous !