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Un patient obèse peut perdre plusieurs kilos mais rester exposé à un risque cardiovasculaire élevé. Un autre voit ses glycémies s’améliorer sous traitement, mais son état général ne progresse pas. Ces situations soulignent un principe fondamental : la gestion du poids ne peut être réduite à la balance calorique ni à un médicament unique. La clé réside dans une stratégie globale associant pharmacologie, hygiène de vie, préservation de la masse musculaire et optimisation de la fonction mitochondriale.

C’est précisément le message porté par le Dr Pol de Saedeleer, Directeur Médical de Nutrined & Researched Nutritionals, lors d’une conférence organisée par Simplycure et Nutrined. Son intervention a mis en lumière la nécessité d’une stratégie globale intégrant pharmacologie, hygiène de vie, préservation musculaire et soutien mitochondrial.


Les agonistes du GLP-1 : un outil précieux mais non suffisant

Les agonistes du GLP-1 (glucagon-like peptide-1) occupent une place croissante dans la prise en charge de l’obésité et du diabète de type 2. Leur mécanisme associe plusieurs effets synergiques :

  • stimulation de la sécrétion d’insuline en fonction du glucose ;

  • inhibition du glucagon ;

  • ralentissement de la vidange gastrique ;

  • réduction de l’appétit par action centrale sur l’hypothalamus.

Ces propriétés expliquent leur efficacité sur la perte pondérale et le contrôle glycémique. Les essais STEP (sémaglutide) ont montré une perte de poids significative, tandis que l’étude LEADER (liraglutide) a démontré une réduction des événements cardiovasculaires chez les diabétiques à haut risque (NEJM, 2016).

Toutefois, ces bénéfices s’accompagnent de limites cliniques. Les effets indésirables gastro-intestinaux (nausées, diarrhées, vomissements) sont fréquents, surtout lors de la titration des doses. Une perte de masse maigre a également été observée, posant la question de la sarcopénie, en particulier chez les sujets âgés ou fragiles (Scheen AJ. Diabetes & Metabolism, 2025). De plus, l’arrêt prématuré du traitement ou l’usage de doses d’entretien plus faibles réduisent l’efficacité réelle en pratique quotidienne (Obesity, 2025 – Gasoyan H. et coll.).

À retenir :

  • Les GLP-1 améliorent le contrôle glycémique et favorisent la perte de poids.

  • Leur efficacité reste conditionnée par l’adhésion du patient et l’association à une hygiène de vie adaptée.

  • Les risques de sarcopénie et d’effets gastro-intestinaux doivent être anticipés et suivis.

Limiter les erreurs dans la prise en charge

Le Dr de Saedeleer a également insisté sur les pièges courants dans la gestion du poids :

  • Focalisation excessive sur les calories au détriment de la qualité nutritionnelle.

  • Prescription de régimes restrictifs et monotones entraînant carences et démotivation.

  • Utilisation inadaptée du jeûne intermittent, exposant certains patients diabétiques à l’hypoglycémie.

  • Oubli des déterminants transversaux tels que le sommeil et le stress, pourtant centraux dans la régulation pondérale.

À retenir :

  • Les régimes extrêmes sont inefficaces et délétères à long terme.

  • La personnalisation reste la règle, avec des ajustements progressifs et réalistes.

Préserver la masse musculaire : un levier thérapeutique majeur

Jusqu’à 30 % de la perte pondérale peut correspondre à une perte de masse maigre. Cela entraîne une diminution du métabolisme de repos, une fatigue persistante et un risque accru de fragilité. Le Dr de Saedeleer recommande d’intégrer systématiquement des exercices de résistance dans les plans thérapeutiques, couplés à un apport protéique suffisant.

Micro-protocole pratique : préserver le muscle

  1. Prescrire deux séances hebdomadaires de renforcement musculaire adaptées à l’âge et au profil du patient.

  2. Assurer une progression progressive (charges ou répétitions).

  3. Soutenir l’anabolisme par un apport protéique régulier et adapté.

À retenir :

  • Le muscle est un organe métabolique central pour la sensibilité à l’insuline.

  • La prévention de la sarcopénie est un objectif au même titre que la perte pondérale.

Soutenir la fonction mitochondriale

La conférence a également mis en avant le rôle central des mitochondries, véritables centrales énergétiques des cellules. En cas d’obésité et de résistance à l’insuline, elles deviennent sources de stress oxydatif, aggravant la fatigue et la difficulté à maintenir une perte de poids. Le soutien mitochondrial repose sur l’activité physique, les antioxydants et une nutrition ciblée (Liguori I. Clinical Interventions in Aging, 2018).

À retenir :

  • Restaurer la santé mitochondriale soutient l’énergie et la perte de poids.

  • L’activité physique reste le principal inducteur de biogenèse mitochondriale.

5 réflexes à intégrer dès demain

  1. Associer systématiquement renforcement musculaire et perte de poids.

  2. Évaluer sommeil et stress comme variables cliniques de première ligne.

  3. Adapter le jeûne intermittent selon le traitement antidiabétique.

  4. Combiner pharmacologie et nutrition anti-inflammatoire pour stabiliser les résultats.

  5. Intégrer le suivi de la fonction mitochondriale dans vos bilans métaboliques.

Stratégies pour la gestion du poids : points essentiels pour votre pratique

La conférence de Simplycure et Nutrined, portée par le Dr Pol de Saedeleer, a rappelé que la gestion de l’obésité doit dépasser la logique du médicament. Les agonistes du GLP-1 sont utiles, mais leur efficacité est conditionnée par l’intégration d’approches complémentaires : alimentation anti-inflammatoire, renforcement musculaire et soutien mitochondrial.

FAQ

Les GLP-1 conviennent-ils à tous les patients obèses ?
Non, leur usage est particulièrement pertinent chez les patients diabétiques de type 2 et ceux ayant échoué aux mesures hygiéno-diététiques, avec une surveillance étroite.

Quels sont les principaux effets indésirables ?
Nausées, diarrhées, vomissements et parfois perte de masse musculaire. Ils nécessitent un suivi attentif et une adaptation progressive des doses.

Comment prévenir la sarcopénie sous traitement GLP-1 ?
Par un entraînement en résistance, un apport protéique adapté et un suivi nutritionnel.

Quel est le rôle des mitochondries dans la régulation du poids ?
Elles conditionnent la production d’énergie et l’efficacité métabolique. Leur soutien améliore la vitalité et facilite la stabilisation pondérale.

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Simplycure
Intervenant : Admin
3 sept. 2025 17:01:54